Le projet Féminaction
Dans plusieurs sports, les athlètes s’entraînent en contexte de mixité où il y a une majorité d’athlètes masculins. Comme les entraîneur.es ne peuvent être partout à la fois, il existe dans certaines situations un problème quant à l’encadrement actif fourni aux filles. « En ski de fond, les athlètes féminines reçoivent par moments moins de soutien que leurs homologues masculins puisqu’elles se trouvent en arrière des groupes étant donné les disparités physiques, » explique Cendrine Browne, conseillère aux programmes chez Égale Action et cofondatrice de Féminaction. C’est exactement ce qui l’a motivée, accompagnée de sa consœur olympienne Laura Leclair, à fonder, il y a quatre ans, Féminaction, un programme qui vise à offrir aux athlètes féminines plusieurs éléments souvent manquants dans le parcours sportif des filles et des femmes.
Créer un safespace et être à l’écoute
« Quand les femmes et les filles vivent des disparités dans leur contexte de pratique sportive, cela vient nuire à la qualité de leur expérience, ce qui joue beaucoup sur leur sentiment d’appartenance envers leur sport[1] » souligne Laura Leclair. Ainsi, le premier ingrédient pour valider ce dont les athlètes féminines ont besoin pour se développer pleinement dans un contexte de pratique mixte est souvent d’offrir un lieu d’échange et des moments entre filles. Féminaction le fait dans le cadre de ses camps de ski de fond féminins.
Ainsi, deux à trois fois par année, des groupes d’athlètes féminines se rassemblent pour des activités de cohésion, des conférences inspirantes et des entraînements dans le plaisir. Ces occasions qui les sortent de leurs pratiques habituelles permettent aux filles de créer des liens, de se soutenir, de s’encourager, de bonifier leurs connaissances et de repartir avec une motivation gonflée à bloc.
Dans le but de faire germer les graines qu’elles ont semées dans les camps et d’inciter de nouvelles athlètes à venir essayer l’expérience avec elles, Cendrine et Laura font également des visites ponctuelles inspirantes dans les clubs de la province. « Cette tournée amène les filles à être mieux informées sur les ressources disponibles pour elles en lien avec des sujets qui les touchent particulièrement tels que le sport sécuritaire, la nutrition, la dynamique de groupe chez les filles et la cohésion ou, encore, la préparation mentale », partage Cendrine.
Former des entraineures dans un contexte décontracté
Comme cette initiative pour favoriser la rétention des filles en sport de Tennis Québec, le programme élaboré par Féminaction propose aussi l’intégration d’entraineures junior à leurs activités. Les deux Olympiennes expliquent que « c’est important que les jeunes femmes puissent se développer en tant que coachs dans un environnement où il n’y a pas de pression de performer. Nous leur offrons aussi un moyen concret de soutien durant leur progression dans ce rôle en créant pour elles une communauté de pratique après les activités du camp. »
Des résultats concluants pour cette approche novatrice
Après quatre ans d’existence, Féminaction voit déjà les impacts positifs de son programme. Selon leurs sondages, avant la tenue des camps, 14 % des filles avaient une motivation très élevée à s’entraîner (motivation entre 9 et 10) alors qu’après la tenue du deuxième camp, 86 % atteignent ce seuil de motivation. « Nous avons eu énormément de rétroaction positive de la part de la communauté de ski de fond. Dans le cadre d’une étude scientifique en collaboration l’Université Laval, nous continuons de mesurer la portée de nos actions et de bonifier nos connaissances en ce qui a trait au développement de moyens efficaces d’entrainer les athlètes dans un contexte de mixité, » conclue avec enthousiasme les deux instigatrices de FéminAction, une initiative qu’Égale Action appui financièrement dans le cadre de son programme de soutien pour l’avancement des femmes en sport (PSAF).
Si vous connaissez une jeune athlète en ski de fond qui aimerait se joindre à une communauté dans laquelle les filles et les femmes sont valorisées, acceptées et peuvent s’épanouir pleinement, Féminaction recrutera dès avril pour son projet camp.
[1] Signal de ralliement, 2020