La Fédération québécoise d’ultimate (FQU) travaille présentement sur le « Projet Azur », soit le premier match semi-professionnel féminin au Canada, un défi de taille pour un sport qui est encore assez méconnu du grand public. Dans les disciplines établis depuis longtemps tels que le hockey, le soccer et le basketball, nous commençons à peine à déployer plus de ressources matérielles, humaines et financières pour créer des équipes féminines de sport professionnel. « Dans le but d’intéresser les gens à notre sport et montrer un niveau de compétition intéressant, ça prend des moyens et, pour les avoir, il faut que le sport soit connu et vu. C’est un cercle vicieux difficile à contrer, » explique Rachel Beauchemin, coordonnatrice au développement féminin et à la formation des entraineur·es de la FQU.
Le « Projet Azur » propose donc un match de compétition de niveau semi-professionnel entre deux équipes féminines qui seront formées pour l’occasion. Cet événement, qui aura lieu le 28 septembre prochain à 18 h au Centre Claude-Robillard à Montréal, a pour objectif de réunir une foule record pour un match d’ultimate au Québec, soit plus de 2400 personnes ! La FQU espère que le fait de pouvoir admirer les athlètes à l’œuvre contribuera à donner le goût aux personnes présentes de revivre l’expérience à plus grande échelle dans les années qui suivront.
Mettre en valeur des modèles féminins
Les athlètes féminines qui s’entrainent présentement au niveau élite en ultimate doivent surmonter de nombreux obstacles dans leur développement. Ces femmes ne sont pas rémunérées. Elles doivent donc s’entraîner sur leur temps personnel. De plus, comme il n’y a pas d’équipe professionnelle à proprement parler, les joueuses de haut niveau sont dispersées un peu partout sur le territoire. Le bassin de joueuses est ainsi petit et disparate. De plus, les compétitions qui répondent aux aspirations de dépassement de ces athlètes se passent presque uniquement chez nos voisins américains. « Avec le « Projet Azur », nous voulons que l’expérience de ces joueuses devienne plus fluide et moins stratifiée. Je connais personnellement l’intensité du travail nécessaire pour le développement de ces athlètes puisque ma sœur, Marie-Ève Beauchemin, aussi impliquée dans ce projet, occupe présentement le rôle de capitaine pour l’équipe canadienne. Son éthique de travail doit être irréprochable et repose beaucoup sur sa propre motivation puisque ses appuis sont limités. C’est tout un contrat ! » souligne la coordonnatrice au développement féminin et à la formation des entraineur·es de la fédération québécoise d’ultimate.
Viser une massification équitable en Ultimate
La professionnalisation du ultimate féminin représente un pas important à franchir afin de valoriser ce sport d’un point de vue général et de contribuer à sa massification de manière équitable entre les hommes et les femmes. « Le ultimate, c’est un écosystème de valeurs assez unique. Au-delà de l’esprit de coopération et du jeu, la notion de respect et de la responsabilisation occupent une grande place sur le terrain. Les adversaires sont valorisé·es tout autant que les cooéquipier·ières. C’est aussi l’un des seuls sports autoarbitrés dès un jeune âge au niveau récréatif. Pour appeler une faute, il faut bien connaître les règles et apprendre à se faire confiance, » raconte Rachel avec passion. Ce sont des fondements importants pour l’épanouissement personnel particulièrement pour les filles. Le ultimate propose donc un environnement intéressant où elles peuvent vraiment prendre leur place.
Égale Action est fière d’appuyer financièrement dans le cadre de son programme de soutien pour l’avancement des femmes en sport (PSAF) le « Projet Azur. » Si vous voulez encourager le développement du ultimate féminin de haut niveau, vous pouvez vous procurer des billets pour assister à ce premier match de compétition organisé en septembre prochain.
Pour en savoir plus :
https://fqu.ca/fr_ca/projet-azur
Pour acheter des billets pour l’événement :
